Derrière chaque présentation, il y a une histoire et des valeurs, c’est ce que nous avons voulu essayer de vous transmettre à travers ce petit entretien. Thibault Jouannic, s’est donc prêté au petit jeu des questions-réponses pour nous faire partager sa vision du métier et pourquoi venir à Sud Web est important pour lui.
Je vous épargnerai l’énumération de mes diverses expériences professionnelles estudiantines, pour arriver directement à mon premier vrai poste : ingénieur TMA dans une SSII à Montpellier.
Être ingénieur TMA, c’est gérer un portefeuille de sites en exploitation et un afflux continu de divers tickets, bugs ou demandes d’évolution. C’est le poste rêvé pour les ronchonneurs invétérés, car on passe son temps à résoudre les problèmes créés par d’autres.
De mon emploi de pompier secouriste du web, j’ai gardé une douloureuse conscience que l’effet papillon s’illustre très bien dans un projet de développement logiciel : une mauvaise décision, une toute petite erreur en début de projet, si elles ne sont pas maîtrisées très vites, peuvent aboutir à une véritable catastrophe quelques mois plus tard.
Après plus de deux ans de ce régime, j’ai senti pousser les ailes de l’indépendance, et je me suis installé à mon compte, avec la ferme résolution de rendre mes clients heureux. Me voici donc trois ans plus tard. De chouettes clients, des technologies sexy, des projets intéressants : je suis un freelance heureux.
À la base, je suis développeur. Mon métier me passionne, et il me parait naturel de toujours chercher à progresser, découvrir de nouvelles choses et gagner de nouvelles compétences.
Mais en tant que freelance, je ne gère pas que l’aspect développement des projets. Je dois aussi me charger de l’avant-vente, la gestion de projet, la relation quotidienne avec mes clients, etc.
Dans les conférences auxquelles j’assiste, ce sont des éléments qui sont souvent laissés de côté, au profit de la technique. Résultat : progresser dans ces domaines est plus difficile, alors qu’ils sont essentiels à la réussite d’un projet et la satisfaction du client.
Au quotidien, j’aime employer les méthodes agiles, car elles apportent des solutions pertinentes à beaucoup de problèmes posés par les méthodes de gestion de projet « traditionnelles ».
Mais si embrasser les valeurs et principes de l’agile a été assez évident pour moi, il m’a souvent été plus difficile de les faire accepter à mes clients, d’une part parce qu’ils sont souvent novices dans le domaine de la gestion de projet informatique, et d’autre part parce que je suis loin d’être un vendeur né.
J’estime que dès le premier coup de fil d’un client potentiel, il faut poser les premières pierres d’une relation commerciale saine et constructive. C’est dans ce but que j’ai travaillé mon discours commercial. Peut-être que l’argumentaire que j’utilise pourra être utile à d’autres pour les aider à faire comprendre à leurs clients que l’agile est aussi bon pour eux.
Maintenant, quand on me demande pourquoi je dépense de l’argent pour assister à des conférences, je me contente de sourire et de dégainer le superbe article de Bruno Bord sur le sujet.
Un point qui me parait vital, lorsque que j’assiste à une conférence, c’est la qualité du contenu. Si je me déplace, c’est pour apprendre des trucs. Rien n’est plus détestable qu’une imposture de conférence, du genre « sous prétexte de vous donner un retour d’expérience, je vais parler de ma boite ou de mon produit pendant une demi-heure ».
Mais ce que j’aime surtout, c’est mettre des vrais noms sur des pseudos Twitter. Rencontrer IRL les auteurs de blogs que je suis depuis des années. Discuter musique, cuisine ou danse traditionnelle québécoise avec des gens que je côtoie via leur compte Github. Repartir avec la banane pour six mois, et le sentiment de faire partie d’une communauté de gens exceptionnels.
Sur ces points, je ne doute pas un instant que Sud Web 2012 répondra à mes attentes.