Il est difficile d’imaginer la débauche d’énergie nécessaire à l’organisation de deux journées revigorantes. De retour d’un week-end bordelais, qui marque le début d’une nouvelle ère, j’ai eu envie de revenir sur la formidable aventure humaine que nous vivons depuis cinq ans.
L’idée de Sud Web remonte à 2007, mais tout a véritablement commencé au moment où, soutenus par les copains, Loïc est monté sur scène lors de Paris-Web 2010. Les bonnes volontés se sont vite manifestées, une première équipe de quinze personnes s’est rapidement constituée avec pour objectif d’organiser une journée de conférences à Nîmes, six mois plus tard.
Nous ne nous connaissions pas forcément tous, et nous n’avions que très peu d’expérience dans l’organisation d’évènement. Il y avait beaucoup à faire et il fallait aller vite.
Beaucoup d’idées ont émergé de toute part, donnant lieu à beaucoup de discussions alors que nous nous devions d’avancer et d’être efficaces. Il n’est pas toujours évident de trouver sa place dans ce genre de contexte, et tout le monde n’a pas pu suivre le mouvement. Mais grâce à l’implication, parfois trop forte, de Loïc et de Marie nous avons quand même réussi notre pari en tant qu’équipe. Déjà, nous nous sommes interrogés sur notre organisation, sur la façon d’avancer ensemble et de prendre des décisions. Cette caractéristique n’allait plus nous quitter. Sans le savoir nous commencions à créer notre propre culture.
L’association était née, nous avions un premier président désigné d’office et nous avons réuni près d’une centaine de personnes lors de notre première édition, et pas des moindres, puisqu’outre les fidèles de Paris-Web, nous avons eu l’honneur d’accueillir des gens comme Bert Bos, co-auteur de la spécification CSS pour le W3C. Le rêve était devenu réalité.
Dès la première édition, nous avons aussi donné la parole à gens alors moins connus mais tout aussi talentueux et c’est resté dans nos gênes, chaque année nous invitons de nouvelles têtes. Pour la petite histoire certains de nos premiers orateurs comme Romain Huet ou Matthieu Pillard travaillent maintenant pour des entités comme Twitter ou Mozilla, d’autres ont monté leur propre structure, beaucoup ont continué à donner des conférences, ce qui n’était pas forcément le cas avant ce premier Sud Web.
Après le succès de cette première édition, nous avons naturellement poursuivi sur notre lancée. Nous avons perdu quelques membres au passage, qui croulaient sous l’avalanche de mails. Nous avons décidé de ne pas les remplacer car au final, il est tout à fait possible d’organiser notre évènement avec une équipe bien plus réduite. Nous avons opté pour Basecamp pour nous aider à mieux gérer le projet et nous sommes promis de faire plus de visio conférences pour mieux nous synchroniser.
Nous avons changé de ville pour la deuxième édition, et sommes passés sur deux journées. Nathalie et Frank, les toulousains ont pris le relai sur la logistique locale, bien soutenus par le reste de l’équipe sur les autres tâches. Nous étions alors environ une dizaine et déjà nous nous marchions un peu moins sur les pieds, chacun trouvait sa place et prenait ses responsabilités. Sébastien pris en charge le design, Goulven l’intégration, Rudy les relations internationales, les traductions et l’animation, Thomas la préparation des orateurs.
Grâce à l’expérience accumulée lors de la première année, cette deuxième édition fut encore une réussite, et nous étions ravis et fiers d’avoir pu accueillir des orateurs de renom comme Bruce Lawson ou Rachel Andrews, ainsi que de véritables petits comiques comme Thibault Jouannic, Anthony Ricaud ou Nicolas Perriault. Nous avons eu de bons retours sur la deuxième journée que nous avons baptisée élaboratoires. Nous tenions le bon bout.
Il y eut peu de changements dans l’équipe quand il fallu se mettre en route pour le palais des Papes en Avignon. Tout le monde était content de faire partie de l’aventure. Certains ont néanmoins dû arrêter pour des raisons personnelles, la vie vous impose parfois de nouvelles priorités.
Nous avons commencé à prendre confiance et même à nous lâcher sur la com’. C’est ainsi que, galvanisé par le lieu, Rudy décida d’enfiler sa tenue de Ménestrel pour présenter les conférences pour le plus grand bonheur des participants.
Il était manifeste que nous prenions beaucoup du plaisir à proposer un évènement toujours plus convivial chaque année et que tout l’amour que nous mettions dans l’organisation de Sud Web nous était rendu au centuple par les nombreux sourires des participants. Aucune édition ne se ressemblait, en trois ans nous avions posé nos valises dans trois villes, avec des orateurs et un public toujours renouvelés, notre compte bancaire n’était pas dans le rouge. Tout se passait à merveille.
Après une première tentative avortée à Bordeaux, pour la quatrième édition nous avons dû nous rabattre en urgence sur Toulouse, qui était la solution la moins risquée.
Après quatre années de bons et loyaux services, certains membres ont préféré se consacrer à d’autres projets, comme Rudy qui s’envolait vers San Francisco. Nous dûmes dire au revoir à nos amis. Il ne restait quasiment plus alors que quatre membres, qui formaient une équipe réduite à son strict minimum. Désormais, nous étions une famille soudée.
Grâce à la confiance qui nous unissait, nous avons une fois de plus pu mener notre mission à bien, tout en continuant à expérimenter.
Thomas, fraichement émigré à Londres, a fait de belles rencontres et a pu élaborer un beau programme. Jamais une édition ne nous a paru aussi simple à organiser, chacun savait ce qu’il avait à faire et n’avait plus besoin de demander la permission pour avancer. Chacun pouvait expérimenter en toute liberté et s’organiser comme bon lui semble. Au revoir Skype, Basecamp et Wordpress, bonjour Hangouts, Trello et Github. Nous avions tant appris et encore tant à apprendre.
Nous avions petit à petit bâti une culture commune, qui nous permettait d’avancer dans la bonne direction. Ce n’est pas un hasard si nous avons invité le team builder de chez Spotify, Kevin Goldsmith à en parler dans son excellente conférence la même année. Comme à chaque fois, nous avons fait de très belles rencontres, et à titre personnel je n’oublierai jamais la semaine passée en compagnie de la formidable Eva-Lotta Lamm
Notre volonté de continuer à nous déplacer de ville en ville, nous obligeait néanmoins à recruter des locaux, qui connaissent mieux que quiconque les meilleurs plans de leur ville et sont très précieux pour construire une expérience unique. Il est aussi préférable que ces personnes aient aussi vécu au moins un Sud Web en tant que participant, partagent nos valeurs et notre culture, afin que tout se fasse de manière naturelle.
Amanda, encore étudiante lors de la première édition à Nîmes, répondait parfaitement à tous ces critères et son implication fut déterminante pour l’organisation de la cinquième édition à Montpellier. Elle y aura laissé tous ses R.T.T et pas mal d’énergie mais son arrivée nous a terriblement fait du bien, nous avons réalisé l’importance d’intégrer petit à petit du sang neuf.
En bonus cela ramenait de la parité dans l’équipe, ce qui n’était pas pour déplaire à Nathalie. Thomas pris également soin de son côté à prendre en compte cette parité dans la curation d’orateurs. Résultat, nous avons compté trois fois plus de femmes inscrites que l’année précédente et cela a indéniablement contribué à enrichir l’évènement. Anne-Sophie, Agnès, Béatrice, Lætitia, Lucile, Marie-Aline, Myriam, Stéphanie, et toutes les participantes : merci d’avoir répondu présentes.
Nous savions que nous devions commencer à préparer la relève, d’assurer la transmission. C’est toujours difficile de lâcher son bébé, mais une fois qu’il arrive à marcher, il faut lui faire confiance pour aller de l’avant.
Après avoir annoncé que nous mettions le cap sur Bordeaux pour 2016, Matthieu et Enza, enthousiastes, se sont de suite proposés de nous aider. Ils ne seront pas trop de deux pour parvenir à s’occuper de toute la logistique et de la communication sur place. Anne-Sophie et Bertrand, que nous avions aidé à répéter leurs sujets, ont également manifesté l’envie de mieux accompagner les futurs orateurs, et vu les retours positifs, nous avons pensé que c’était une bonne idée. Notre équipe s’est donc de nouveau agrandie, passant à neuf personnes cette année, mais entre temps notre mode de fonctionnement a évolué et Slack et FrontApp nous facilite bien la communication.
Après cinq ans, nous nous sommes dit qu’il fallait commencer à passer la main pour que Sud Web puisse exister sans ses fondateurs. Avec cinq nouvelles recrues en deux éditions, il était temps de partager notre vision et de réélire le bureau de notre association.
Le vote fut unanime et Amanda, qui avait fait preuve de beaucoup de détermination l’année précédente était toute désignée pour prendre la relève de Loïc. Notre vénérable président fondateur à la barbe majestueuse allait pouvoir goûter sereinement aux joies de la paternité. Nathalie, forte de son expérience de secrétaire nationale au Parti Pirate, est la plus à même pour nous aider à remettre de l’ordre dans nos comptes, et au besoin Bertrand, qui est déjà impliqué dans Codeurs en Seine pourra l’y aider. Ce nouvel élan augure d’une magnifique sixième édition à Bordeaux.
Ce week-end fut l’occasion de découvrir une très belle ville, et d’apprendre à mieux connaître nos nouveaux camarades en partageant des moments de complicité, qui sont tellement importants quand vous travaillez à distance tout l’année chacun de votre côté.
Après ces quelques jours passés ensemble, c’est vraiment confiants et sereins que nous poursuivons notre périple, chacun à son rythme, à sa manière, mais tous unis par un même objectif : vous proposer un évènement toujours aussi enrichissant et revigorant chaque année.
Il y a encore du boulot pour que cette sixième édition à Bordeaux soit une réussite, nous espérons pouvoir vous annoncer de bonnes nouvelles très bientôt. Restez à l’écoute.