Ce qui n’est pas grave pour vous l’est peut-être pour les autres.
À Sud Web, nous supposons que les gens sont intelligents et bien intentionnés, et nous ne cherchons pas à leur dire quoi faire. Cependant, il nous paraît important que cette rencontre s’organise dans un environnement « safe 1 » pour tou s.
Nous avons donc décidé de proposer des consignes qui permettent de faire en sorte que chacun
se sente à l’aise.Dans chaque groupement, collectif ou rassemblement, il y a une culture dominante principale et des personnes qui n’appartiennent pas à cette culture. Ces personnes sont donc sous-représentées dans le contexte, et naturellement, elles sont plus susceptibles d’être « oppressées » par la communauté principale. Souvent, cette oppression se manifeste par des comportements ou attitudes blessantes adoptées sans s’en rendre compte.
Ici, les consignes de sécurisation des interactions permettent de créer un contexte « safe 1 » pour celles et ceux qui sont sous-représenté s en mettant en lumière une problématique.
Imaginons-les comme un principe de précaution qui permet d’anticiper des situations pouvant aller de l’inconfortable à l’oppressif pour certain
s, inhérentes à un contexte.En adoptant ces consignes, nous cherchons à établir un lien de confiance et de soin pour inviter celles et ceux qui sont sous-représenté
s à intégrer la communauté en toute tranquillité, dans l’objectif d’encourager et promouvoir la diversité.Pour sauvegarder et encourager le cadre auquel nous aspirons, nous avons défini ce qui nous convenait, et ce qui ne nous convenait pas :
L’accueil : Faisons en sorte que les personnes – de tous horizons et identités confondues – soient les bienvenues, qu’elles se sentent accueillies dans un espace ouvert et chaleureux. Cela inclut, mais sans s’y limiter, les membres de toute ethnie, culture, nationalité, couleur, statut d’immigration, classe économique et sociale, niveau d’éducation, sexe, orientation sexuelle, identité sexuelle, âge, taille, situation familiale, croyance politique, religion, capacité mentale et physique.
La bienveillance et la bientraitance : Rencontrons-nous avec bienveillance, c’est-à-dire la volonté de viser le bien et le bonheur d’autrui, et assurons-nous d’être bien-traitant en s’assurant que notre manière d’agir concrètement va bien dans le sens de la bienveillance.
Avant toute chose, sachez que vous êtes légitime de dire que vous n’êtes pas à l’aise avec ce qui est en train de se passer. Vous serez pris
au sérieux.Les options sont multiples et dépendent souvent du contexte et des personnes en présence. En règle général, nous préconisons :
Il s’agit évidemment d’une proposition non exhaustive qui ne tient pas compte des multiples contextes et personnes. Notre objectif est davantage de conseiller que d’imposer une méthode stricte 2.
Tou
s les participant s recevront, quelques jours avant l’événement, un mail récapitulatif contenant les numéros de téléphone et emails des personnes à contacter et nous les afficherons aussi pendant l’événement pour qu’ils soient accessibles facilement.Une fois informé
s, nous avons l’intention de faire quelque chose, tout en étant bien conscient s que chaque situation est différente. Nous aspirons en priorité à soutenir les personnes qui ont vécu une situation négative.Nous agirons en priorité pour le bien-être de la personne qui a vécu une expérience négative, afin qu’elle se sente mieux. Idéalement, nous construirons la réparation avec elle, mais pas obligatoirement – cela dépendra d’elle.
En ce qui concerne la personne à l’origine de la situation, l’exclusion est possible mais en aucun cas n’est obligatoire. Il y a une granularité possible. D’ailleurs nous sommes plutôt partisan
s d’une granularité.1 : par safe, nous désignons un climat de confiance, de tranquillité et d’harmonie dans lequel chacun se sent pris en compte, en sécurité affective et émotionnelle. C’est un contexte dans lequel personne n’a besoin d’être sur ses gardes et qui libère des angoisses liées au regard de l’autre, à son jugement, à sa capacité à se moquer de soi ou de ses erreurs et à exiger des justifications. ↵
2 : comme le fait remarquer David, nous rappelons à toutes fins utiles qu’il existe en France un cadre légal de lutte contre les discriminations. ↵